Haa ces premiers instants de nos relations amoureuses…
« J’ai des papillons dans le ventre »
« Je rougis... »
« Je me sens doté d’une énergie et d’une joie incommensurable »
« Je plane, j’ai des frissons... »
« Ça me fait chaud au cœur et au sexe quand il pose ses mains sur mes reins... »
Les hormones battent leur plein dans nos corps, l'énergie sexuelle circule allègrement... Perso, j’adore !
Cette saison printanière de la relation amoureuse s’estompe naturellement au bout d’un temps. Elle fait pourtant tant de bien à nos corps et à notre équilibre émotionnel.
Comment la recontacter ? Comment la réveiller ?

Je te propose ici un exercice à vivre en solo, qui éveillera ton désir sexuel : toutes ces sensations et hormones si bénéfiques à bien des égards pour notre santé.
L'exercice se vit donc en solo mais peut aussi être partagé en couple, en famille, et même entre amis. A noter qu’il n’y a aucun toucher partagé : cette expérience reste individuelle tout au long de l’exercice bien qu’éventuellement vécue par d’autres simultanément.
L’invitation est celle d’entrer dans une relation subtile à tes sensations corporelles et à ton énergie sexuelle qui va très probablement s’éveiller au long des consignes. Tu vas laisser cette énergie se diffuser dans toutes les parties de ton corps pour une expérience globale. Et tel un feu dont on prend soin, tu vas en moduler l’intensité : l’attiser avec des brindilles et du petit bois, ensuite l’entretenir, et enfin la laisser s’amenuiser en arrêtant de la nourrir. Tu en garderas les braises dans ton ventre.
Allonge-toi confortablement, par exemple sur un matelas ou sur l’herbe (tu peux faire l’exercice dans ton bain également, cela peut aider d’être baigné(e) dans l’eau si l’exercice te sort de ta zone de confort).
Veille à te sentir dans l’intimité. Ce point est important : vérifie de toi à toi si tu te sens dans l’intimité là où tu es et avec qui tu es. Et ajuste jusqu’à te sentir dans l’intimité.
A présent pour commencer, je t’invite à te mettre au contact de ta respiration. Sentir l’air qui entre dans ton corps. Sentir l’air qui sort. Tu peux sentir les parties de ton corps qui bougent avec ce va et vient d’inspirs et d’expirs. Et te laisser bercer par les vagues. Laisser tranquillement ta conscience arriver pleinement dans ton corps.
A présent, laisse glisser le bout de l’un de tes doigts sur la surface de ton corps. Veille à ce que tu sentes l’effleurement de ton doigt au travers du vêtement, autrement retire les couches les plus épaisses.
Veille aussi à ce que ton bras et ton poignet soient détendus pour un toucher souple et léger de ton doigt sur ta peau. Et explore. A ton rythme laisse aller ton doigt sur les différentes parties de ton corps : érogènes et non érogènes. Aussi bien sur ton front que sur tes lèvres, sur tes genoux, sur tes tétons, sur tes chevilles que sur tes flancs, ton ventre et ton sexe. Explore avec un doigt, avec plusieurs doigts. Tu auras peut-être envie de caresser avec ta paume de main, avec tes deux mains à la fois… ravis-toi ! Tu peux enfoncer ton/tes doigts, le/les laisser glisser rapidement, lentement…
Laisse-toi porter par ton corps dans cette exploration. Il aura ses envies.
Onduler, soupirer, rouler, se redresser, émettre des sons. Tout est possible. Écoute-le.
Écoute ce qu'il désire. Ce qu'il te propose. Tu peux même entrer dans cette communication subtile à ton corps en lui demandant intérieurement ce dont il a envie. Je t'invite à suivre son chemin.
A noter que si tu partages l’expérience avec d’autres personnes autour de toi, peut-être ton corps te dira : j’ai envie de ça mais pas en présence de ces personnes-là. Écoute pleinement ton corps et ses besoins. Ne va pas plus loin s’il t’exprime une limite. Tu pourras le ravir dans un autre espace à un autre moment.
Explore et reste connecté(e) à l’innocence de l’enfance : j’entends par là non pas la naïveté de l’enfance mais bien cette merveilleuse capacité à découvrir sans juger. Cette capacité à simplement dire : « Tiens, ça me gratte sous les pieds quand je cours pieds nus dans l’herbe. Et quand l’eau glisse entre mes jambes dans le bain, ça me chatouille au ventre… ». Explore donc avec cette innocence d’un « Tiens, qu’est ce que ça me fait si j’enfonce un peu plus mes doigts par là ? Et si je me caresse le téton avec toute la paume de ma main, ça me fait quoi ? Et maintenant, si je laisse filer mon doigt jusqu’à mes chevilles… ».
Reste curieux(se) des sensations et laisse monter l’intensité. Avec une respiration douce et ample, tu peux entretenir cette énergie de vie qui te traverse et t’inonde peut-être à présent. Laisse-la inonder ton corps entier en veillant à éviter de concentrer ton toucher uniquement sur les zones érogènes.
Une fois que tu te sens pleinement nourri(e) de ce voyage sexuel, guide les mouvements de ton corps vers une fin. Laisse tes membres se déposer au sol et retrouver leur immobilité. Tu peux aussi dés-amplifier pas à pas ta respiration. Prends quelques minutes pour observer ce feu intérieur que tu ne nourris plus, s’amenuiser petit à petit. Peut-être tu ressens l’élan de rincer tes poignets, de prendre un douche ou un bain de nature, n’hésite pas. Écoute le chemin de ton corps pour laisser redescendre cette grande énergie. Les dernières braises viennent se loger précieusement dans ton ventre.
Remercie-toi enfin pour cette expérience et reviens calmement à tes activités.
Si tu as vécu l’expérience en couple, en famille ou en groupe, enrichis-toi pour terminer d’un partage d’expérience autour de vos vécus de l’exercice et de ce qu’il vous a apporté chacun.
Oh que ces partages de questions et d'expérience sont fondamentaux.
Cette énergie sexuelle, elle s’allume depuis tout petit dans nos corps : c’est en moyenne aux environs de nos deux ans qu’apparaissent les premières sensations sexuelles et que nous sommes guidés par nos corps vers la masturbation.
Ce n’est pas une énergie simple à apprivoiser : qu’il est bon de pouvoir être accompagné depuis l'enfance pour la comprendre et la faire sienne.
En grandissant, on peut apprendre à la laisser simplement monter et redescendre dans des moments appropriés. Ces pratiques très peu transmises, entretiennent pourtant notre désir, notre vitalité, notre fécondité et notre créativité, essentiels à bien des égards. Elles permettent de tisser un lien profond et conscient à notre propre corps. Elles nous enseignent sur son rythme, son propre plaisir et ses besoins. Ainsi par une pratique régulière, une hygiène régulière, nous devenons bien mieux à même de répondre à ses besoins.

J'ai à cœur de te partager ici quelques mots de mon histoire en lien avec la masturbation.
Je n’ai pas la sensation d’avoir tant été réprimée comme beaucoup en témoignent, mais plutôt d’avoir manqué d’être accompagnée pour apprivoiser la masturbation. On savait que ça se faisait, c'était autorisé de se masturber dans mon contexte d'enfance, mais... « Surtout pas en parler, ça se fait pas, on garde ça pour soi ! ». Ainsi sans transmission, j’ai longtemps vécu mes moments de caresses intimes comme des moments de grande excitation et de décharge nerveuse. J’avais un accès relativement aisé à l’orgasme, c’était bon mais pas si agréable que cela finalement : à mesure des années je perdais l’envie de me masturber. Je n’en avais plus envie. C’est bien plus tard que j’ai commencé à retrouver une toute autre relation à mon corps, plus joueuse et attentionnée.
Mon corps me parle et je lui parle. On s’écoute. Il me raconte ses histoires, je lui raconte les miennes.
Et il m’emmène en balade. Balades parfois orageuses, d’autre fois silencieuses ou encore printanières. Je l’écoute. Il me dit : non pas comme ça Astrid, ou pas maintenant. Ou oui c’est par là. Ose ce cri, ose cette cambrure. Ose maintenant ce son plus grave. Et reviens ainsi à quelque chose de plus doux, de très doux. Ose du rien à présent. C’est par là le chemin qui éveille les puissantes mémoires érotiques logées dans tes reins Astrid.
Ensemble nous montons par des chemins riches et vivants au septième ciel. Et non plus si souvent par l’ascenseur que j’associe à cette façon plus mécanique et nerveuse de vivre l’orgasme et que mon corps redoute aujourd’hui.
Et pour redescendre : nous empruntons les cascades, les ruisseaux, les prairies! Non plus l'escalator...
J'arrive sur la fin de cet article. Je suis touchée par mes propres mots et j’espère à mon tour qu’ils te touchent.
Je ne te cache pas être particulièrement fière et heureuse de cette publication : je vais à contre-courant de la censure dans laquelle j'étais baignée enfant « Parler de sa masturbation, surtout pas ! ». Alors en public, « Même pas dans un rêve en fait ».
Bah si... ça y est, c'est fait. Je tremble un peu quand même. Peut-être je rougirai ou bégaierai si l'on se croise et qu'on en parle. Car j'écris, mais parler de masturbation et en discuter, ce n'est pas encore si fluide pour moi. Bientôt sûrement, volontiers en tous les cas!
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