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A l'ombre

  • astridmariesallets
  • 27 mai
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 13 juin

J’ai à cœur de te parler de sérénité, de tranquillité, de calme. Et je suis tout sauf sereine en débutant cet article :-).


Je suis stressée d'oser ce sujet de la confiance intérieure et de la foi en ses rêves, alors que j'ai la sensation de ne pas si bien l'incarner. Ou tout du moins, d’être à la fois forte et fragile à cet endroit.

Bon bah, je vais faire avec qui je suis :-).


Ça quand on est épris de doutes, de peurs, qu’on se sait plus, que rien est clair à l’intérieur,

que les émotions éclatent, que les raisonnements intérieurs se contredisent, que c’est le chaos…


Et pourtant du chaos naissent les étoiles. De l’ombre naît la lumière.

Autrement dit, ces passages à la confusion intense, quand bien même parfois douloureux, sont inévitables pour qui souhaite grandir et évoluer vers une version plus épanouie de soi.


Comme le serpent qui change de peau régulièrement pour se détacher de ce dont il n’a plus besoin, et retrouver une nouvelle souplesse, une nouvelle protection, un nouveau rayonnement, nous vivons aussi cycliquement de petites et plus grandes périodes de transition où l’on se détache d’anciens fonctionnements, croyances et habitudes pour en adopter de nouveaux à mesure que nous évoluons. Ce temps de la mue rend le serpent particulièrement vulnérable, il peut être aveugle quelques jours. Il est aussi alors particulièrement sensible au stress et refuse parfois de s’alimenter. Il cherche instinctivement un espace propice à sa mue... ce dont nous aussi êtres humains avons besoin pour faciliter nos passages tempétueux!


Les crises sont donc cycliques tout au long de la vie, elles nous permettent d’évoluer.

Alors comment adoucir ces passages parfois intenses ?


Ces passages peuvent de fait être éprouvants : cet entre-deux où je ne suis plus tout à fait ce que j’étais et ne suis pas (et ne sais pas) encore ce que je deviens, peut en devenir vertigineux. C’est insécurisant pour nos zones vulnérables. Les peurs et les doutes y sont souvent de mise. Comment cultiver le calme, la confiance et la patience dans ces passages tempétueux ?



Notre nature humaine fait que la nature reste un biais particulièrement puissant d’apaisement et de régulation de nos émotions et de nos pensées. S’allonger régulièrement à terre, un certain laps de temps, dans son jardin, un parc ou au mieux une forêt, aide en profondeur. Mais aussi tous ces instants plus ou moins long de connexion à un ou plusieurs des quatre éléments. Par exemple pour l’air : prendre un temps d’observation de sa respiration, sentir l’air qui entre et sort, chanter. Pour l’eau : entendre la pluie qui tombe sur le carreau, faire la vaisselle les mains nues. Pour la terre : cuisiner, jardiner, se masser les pieds. Et pour le feu : laisser une bougie allumée.


Allumer une bougie va même à mon sens au-delà de cette connexion aux éléments. Selon nos croyances, et l’intention que l’on y met, allumer une bougie peut devenir un acte symbolique pour demander, affirmer : je désire retrouver le contact avec cet espace qui est calme en moi, en sécurité, être en paix avec cette tempête dans laquelle je me trouve, retrouver la clarté. C’est inviter l'invisible à nous soutenir dans notre traversée.


C’est parler le langage de l’âme, de la Vie.


Dans ces passages de panique, d’anxiété, parfois de découragement ou de désespoir, je suis pour ma part souvent prise d’une envie que ça s’arrête au plus vite. Je cherche alors en tous sens une solution directe et immédiate pour revenir à ce calme intérieur. Je n’en ai encore jamais rencontrée à ce jour :-).


J’ai plutôt compris que c’est un chemin. Que quand bien même dans la tempête, je doute de toutes ces petites attentions que je porte à mes sens et à la nature (parfois furtives quand la tempête est forte) et de cette bougie symbole que j’allume, je ressens que tout cela aide et permet à ces premiers instants de paix, de lâcher-prise, parfois accompagnés de larmes, d'émerger. Et à l’issue de ces courts instants de lâcher-prise, m’apparaissent souvent les actes propices à poser pour continuer de faire évoluer positivement la situation qui me préoccupe : ce peut être un dialogue à engendrer, à l’inverse un temps de recul et de repos à préserver, une aide à trouver, un positionnement à exprimer... Ces actes, je peux en douter à nouveau ensuite. Puis ces instants de paix deviennent des moments prolongés de confiance et d’évidence du nouveau chemin à prendre.


Ces courts instants de lâcher-prise puis ces moments prolongés de paix et d’évidence, ce sont comme d’abord de petites lucioles, puis un feu, ensuite un très grand feu qui s’allument dans la grotte sombre dans laquelle je me trouve, et me guident vers la sortie heureuse.


Dire que ces transitions sont un processus naturel… il y a de quoi se détendre !


Même quand il fait encore tout noir, qu’aucune luciole, aucune once d’espoir d’une issue profondément heureuse ne soit là, on peut se détendre dans le noir. D’autant que continuer de rire, se décontracter, faire des choses qui nous font du bien, aide à faire émerger les premières lucioles ! La légèreté, quand elle ne néglige pas notre sensibilité est un puissant allié. Plus facile à dire qu’à faire… pour ma part :-).


Et quand la crise est vécue en couple ?

Que l’un comme l’autre on se trouve dans nos ombres, dans la tempête ?


Reviens alors d’abord à toi. Offre-toi cette nature, cette connexion aux éléments. Prends soin de ta tempête intérieure en te faisant du bien, en lui apportant comme tu peux la douceur et la légèreté qu’elle mérite amplement. En revanche, la tempête intérieure de ton/ta partenaire ne te regarde pas en quelques sortes.


Et puis une fois que dans ta grotte se sont allumées de premières lucioles, et que de même de la lueur est apparue dans la grotte de ton/ta partenaire, vous pouvez vivre ces temps de ressourcement bienfaisant à deux : prendre un bain chaud, vivre un massage des pieds partagé, regarder la lune ensemble, etc. Ces temps, s’ils sont vécus trop tôt à deux, peuvent entraver le processus naturel du retour à la confiance et à la connexion entre vos êtres. A l’inverse, vécus en temps voulu, ils sont très favorables à la croissance de cette sérénité dans votre lien. Ils permettent de laisser apparaître ces actes propices à poser ensemble vers la sortie heureuse et épanouie de votre crise. Vécus en revanche trop tard, fragilise le couple.


Ce n’est pas simple de sentir le rythme adéquat. Bienvenue à toutes ces fois où l’on n’écoute pas son vrai rythme, le vrai rythme du lien. Embrassons nos travers, ils ont tant besoin d’Amour.


Puis, quand un feu chaleureux commence à briller dans vos grottes respectives, vient le temps du rêve.


C’est si bon de se relier ensemble à toutes ces qualités d’être que l’on rêve vivre encore plus (ou retrouver) : la complicité, la tendresse, l’intimité, l’aventure, etc.


Petite vigilance ici aussi : rêver trop tôt, quand encore trop peu de confiance est présente dans ta grotte ou dans celle de ton/ta partenaire, peut renforcer le sentiment que le rêve est inaccessible et ainsi desservir votre lien, enfermer davantage celui ou celle qui n’est pas prêt(e). À l’inverse, au bon moment rêver encourage, apporte de la pétillance et stimule la mise en marche vers ses rêves.


J'aime en particulier utiliser la visualisation pour mieux saisir et m'imprégner de ce dont je rêve fondamentalement : sans trop réfléchir et après un temps de centrage, je laisse apparaître à mon esprit une image qui nous représente ensemble, moi et mon chéri. Je pose l'intention d'une vision lumineuse et me laisse surprendre par l’image qui me vient. Puis je savoure, je laisse cette image imprégner mon corps. C'est déjà une façon pour moi de donner matière à mon souhait.


Et pour rêver ensemble et commencer à donner matière ensemble à vos souhaits, je te propose cet exercice.

Il est donc à vivre seulement si tou(te)s les deux vous vous sentez prêt(e)s à rêver ensemble.

Prenez donc une pile de magazines, de revues, d’illustrations diverses, et branchez-vous sur vos cœurs. Vous pouvez allumer une bougie symboliquement pour soutenir cette descente dans vos cœurs si cela fait sens pour vous. Et pourquoi pas, installez un joli fond musical !

Puis, chacun(e) de votre côté, feuilletez, découpez, rassemblez les images qui vous touchent, créent de l’espace dans votre cœur, vous font sentir lumineux(se). Ne réfléchissez pas trop, restez dans vos ressentis, surprenez-vous.

Une fois que vous avez tou(te)s les deux rassemblé cinq à dix images, posez-les à terre côte à côte. Et arrêtez-vous là un instant, laissez-vous toucher ensemble.

Puis sur une grande feuille blanche, disposez toutes vos images. Amusez-vous, collez-les, et ajoutez les mots, les couleurs, les symboles,... qui font vibrer vos cœurs ensemble.

Vous n’avez plus qu’à afficher votre création dans un bel endroit de votre chez vous !

Et éteindre votre bougie en vous remerciant pour ce moment créatif.



Et qu’en est-il de quand mon/ma partenaire se trouve à l’ombre, dans la tempête, et moi pas ?


Peut-être même je ressens qu’il/elle se trouve dans une passe sombre alors que lui/elle-même n’en a pas conscience. Personnellement, qu’est-ce que je peux avoir envie d’avoir prise sur l’autre dans ces moments-là !


Je te le disais : la tranquillité c’est mon fort et pas mon fort en même temps :-)


Ce qui me paraît important, c’est de gagner en conscience et honnêteté de son propre niveau de tranquillité. Si je suis intranquille face à mon/ma partenaire que je perçois être à l’ombre, dans une version peu lumineuse de lui/elle-même, c’est que je suis à l’ombre aussi ! Si j’ai envie de le/la tirer de là, de lui expliquer qu’il/elle est à l’ombre, de lui frayer un passage de sortie, de lui apporter des vivres, des lucioles, ou encore de le/la rejoindre là où il/elle se trouve pour au moins être à deux… c’est que je suis à l’ombre aussi, dans un grotte aussi.


Il m’appartient alors de prendre soin de mon intranquillité, en revenant à mes sens et à la nature, en veillant à me détendre, etc. autant que besoin. Et vivre ainsi ces instants de clarté et périodes plus prolongées de confiance et d’évidence des actes à poser pour quitter petit à petit mon intranquillité. C’est important de rester responsable de son intranquillité face à l’ombre de l’autre. Ce n’est jamais l’autre qui me rend intranquille. Certes, l’ombre de l’autre éveille mes zones fragiles. Mais je reste responsable de mes zones fragiles, il/elle n’en est pas la cause ni n'en n'est responsable.


Ce n’est pas simple ! Et particulièrement en couple, ce n’est pas simple car on ne s’est pas rencontrés par hasard : les ombres de mon partenaire sont au juste celles qui éveillent facilement les miennes.


Alors apportons-nous d’autant plus suffisamment de temps de ressourcement individuel, et de temps à deux quand c’est prêt pour être vécu à deux. Le terrain relativement challengeant du couple peut devenir une aubaine de douceur et de légèreté.


Mais qu’en est-il donc quand mon/ma partenaire se trouve à l’ombre, et moi vraiment pas ?


Car on n’évolue pas toujours au même rythme : là où j’ai gardé ou retrouvé tout mon vivant, l’autre peut ne pas encore l'avoir retrouvé.


Par exemple, être à l’aise avec le regard des autres sur tout ce qui touche à mon image (mes vêtements, la déco intérieure de notre maison,...), ce n'est pas encore simple pour moi alors que mon partenaire est quant à lui très tranquille avec son image. Et inversement, exprimer ma joie sous toutes ses formes (en faisant le clown par exemple :-), c’est relativement simple pour moi alors que l’expression de la joie n’est pas encore quelque chose d’aisé pour mon partenaire.


Donc quand je fais le clown à la maison : Boum, ça réveille les ombres de mon partenaire (de la jalousie, du rejet, du repli…). Je suis simplement dans ma lumière, et lui se prend de grosses vitres que ni lui, ni moi ne voyions : c’est comme si, attiré par la lumière, il se met inconsciemment en marche de sa grotte vers l’expression spontanée de sa joie, quand je fais le clown. Et boum, sur ce chemin il se prend ces différentes vitres, insoupçonnées tant qu’il n’était pas en marche.


Si moi c’est encore fragile aussi pour moi d’oser cette joie, il y a des chances que je me retrouve aussi rebelote dans ma grotte, quelques vitres en arrière (me juger d’être gamine, pas assez femme, surjouer ma joie,… ). Je me retrouve derrière mes propres vitres que je me prends également en pleine face :-).


Ça fait parfois très mal, mais malgré tout avec le recul, il y a toujours de quoi en rire et en théâtraliser, seul ou ensemble :-)!


Puis à mesure de mon chemin de guérison, ça devient de plus en plus simple pour moi de rester à la lumière, de rester tranquille dans ces moments de joie spontanée, heureuse, quand bien même lui se prend des vitres, réagit. Je suis triste parfois, touchée, ou frustrée de ne pas encore pouvoir vivre cette joie ensemble, d’être à la lumière ensemble, mais heureuse.


C’est pour moi l'une des façons les plus puissantes de rester au service de son/sa partenaire : oser cette lumière en sa présence, cette tranquillité. Ça le/la met en chemin.


Reste donc dans ton vivant, gagne en conscience et honnêteté de ton propre niveau de tranquillité,

et confie ton/ta partenaire.


Je te partage enfin ce beau chant qui est ma façon préférée de confier mon chéri à « la Vie », chant que lui-même m’a transmis :-).


« Toi Sylvain, je chante pour toi, je chante pour toi.

   Toi Sylvain, je chante pour toi, je chante pour toi.

   La Terre Mère et tous ses enfants, ceux qui m’entourent, je vous offre ce chant ».


Tu peux remplacer le mot « Sylvain » par à peu près tout. Tu peux te confier toi, confier tes enfants, tes parents, les oiseaux, confier tes réactions, ses réactions, confier tes peurs, tes joies, ton travail…


Tout mérite d’être confié, chéri et aimé. Tout a besoin d’Amour.


Quand tu chantes pour l'autre, tu chantes toujours pour toi aussi.

Tu peux chanter seul(e) ou entonner ce chant en présence des tes proches, tout est bon.

L’homme chante depuis la nuit des temps car c’est si bon.

L’homme danse, bouge depuis la nuit des temps. C’est si bon.


Finalement, ce n’est pas le chaos, la confusion, les peurs, les déséquilibres qui font s’éteindre nos relations. C’est quand on ne bouge plus, quand on ne veut plus bouger, ou qu’on ne réussit plus à bouger.


J’espère ici t’avoir transmis des façons accessibles de bouger.


 
 
 

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